"L'air comprimé tremblait au moindre son, et, comme des géants, de tout les toits de l'un et de l'autre quais, on voyait monter et courir vers les airs, à travers le ciel froid, des colonnes de fumée, qui se mêlaient et s'entretissaient en progressant, de sorte que, semblait-il, c'étaient de nouveaux bâtiments qui se dressaient au-dessus des anciens, une nouvelle ville qui s'agençait dans l'air...
Il semblait, en fin de compte, que tout ce monde, avec tous ses habitants, les forts comme les faibles, toutes ses habitations, les refuges des mendiants et les palais dorés- la joie des puissants de ce monde, en cette heure de ténèbres, ressemblait à un songe fantastique, magique, à un rêve qui, à son tour, devait disparaître d'un instant à l'autre, devait se fondre en vapeur dans un ciel bleu noir."
Fédor Dostoïevski, Un coeur faible, 1848
J'ai tendance à souvent citer cet extrait de Dostoïevski, à mes yeux celui-ci est formidable dans la manière qu'il a de décrire une ville. Cet extrait me parle vraiment ^^