Messieurs, mesdames les fumeurs, je voulais écrire quelques lignes pour vous signifier la chose la plus désagréable qu'il soit pour un non-fumeur.

En effet, après une longue nuit de sommeil, un réveil léger, une tendre douche et un solide déjeuner. Alors qu'on est tout pimpant, fraîchement vêtu, tout content de commencer une journée, on descend de chez soi, ouvre la porte sur une rue déjà fortement bruyante et là...

Alors qu'on commence à marcher doucement en direction du métro, il se trouve que la personne marchant devant nous allume toujours une cigarette et recrache plus qu'elle n'absorbe cette tristement célèbre fumée...

Donc pour en venir au fait, il n'y a rien de plus désagréable que les premières inhalations de fumée le matin. C'est horribleeeeeeeeee... Foi de non-fumeur

Cela dit je conçois que pour le fumeur ces premières bouffées sont certainement les plus agréables d'où un paradoxe clairsemé de démêlés qui hélas existeront à jamais.

Quand je vais faire mes graffs j'adore passé mon temps à prendre en photo les coulures de peintures qui tant bien que mal finissent toujours par arriver.

Le hasard de ces formes me donne toujours matière à réfléchir (vous constaterez que je passe ma vie à réfléchir). J'ai tendance à faire le parallèle avec les nuages et la manière qu'ils ont toujours de vouloir nous faire voir ce que nous voulons y voir. C'est un peu la même chose mais avec un panel de couleur plus attrayant.

Ce que j'aime aussi c'est la manière dont la coulure est tournée, elle montre soi une rapidité en étant allongée, soi la lenteur ou la lourdeur en étant plus tassée, plus épaisse et grosse. C'est un passe-temps bête j'en conviens mais il m'amuse et m'ouvre à un monde coloré et un rien iréel, monde aux milles formes absolument toutes uniques :)

En ce premier jour de solde et ce énième de canicule, l'envie me prit d'aller patrouiller du côté de St Lazare. Cette gare à une histoire un peu spéciale avec moi, j'ai passé un temps infini sur ses quais, à attendre désespérément son train pour Rouen, à partir, revenir... . Bref c'était il y a un an et ici n'est pas le sujet de mon petit texte.

En faite, le métro m'accompagna jusqu'à ce quartier. Celui-ci m'attrapa à Marx Dormoy et durant 10mn ne fit qu'un avec ma personne comme si il était le prolongement de ma vue, de mes jambes, comme si je pouvais rallier de grandes distances en avançant à vitesse moyenne, tout branlant à chaque virage et tout crasseux de l'atmosphère populaire qu'il y règne.

La chaleur de ses voitures n'arrange rien au court voyage mais le ponctue de pensées rêveuses. On se plaît à s'imaginer ailleurs que dans celui-ci, on repense à divers lieux frais ou à de sublimes plages, à de hautes montagnes aux courants d'airs frais ou tous autres décors qui nous font bonheurs.

Mon esprit quand à lui aime à revenir sur mes souvenirs de vacances et sur l'envie que j'ai d'y retourner. La Réunion s'ouvre devant moi comme si elle partageait le siège en face de ma personne. J'y repense, j'en rêve, je m'y transporte par le biais de ce métro... .

En plus d'être un moyen de transport urbain c'est une fabuleuse machine à rêver, on voyage, on s'oriente vers d'autres horizons, d'autres cieux, on aborde les choses de manières différentes.

Le métro est un endroit fantastique à bien des égards, il suffit juste d'ouvrir sa vision et ses ressentis à d'autres choses qu'à ces aspérités primaires, qu'à ces formes désuettes de métal âpre et sans goût.

Personnellement, il m'escorte chaque jour un peu plus loin dans l'envie d'être pleinement quelqu'un. Je sais cela compliqué à expliquer mais bon j'aime ce métro et le temps qu'il me donne pour réfléchir à ma condition :)

Ma ville se résume avec quelques mots pourtant c'est la tête pleines d'idées que j'ai pour la qualifier.

A vrai dire Paris n'est pas forcément la destination rêvée pour y faire de vieux jours, le bruit, la grisaille, la pollution, la chaleur invivable l'été, l'amabilité légendaire des parisiens, le "je m'en foutisme" général et j'en passe, ne sont en rien des qualités pour faire briller l'envie d'y vivre.

Pourtant, son atmosphère y est tellement unique, ses murs respirent d'ambiances que seuls les plus sensibles à ces choses peuvent capter. J'aime déambuler sans but précis dans ces rues parfois troubles d'une vie populaire à la fois intense et pourtant si calme. Dans ce brouhaha général une forme de silence subsiste, celui-ci est là, partout autour de nous palpable et prenant. Il nous enveloppe et demeure dans nos êtres tout en étant criard.

Paris vit entre rues, bâtiments sobres ou ostentatoires, circulation effrénée, rythme urbain à couper le souffle, métro et bus bondés et ce peu importe les heures. Une foule formant une seule et unique masse, toujours pressée, aux allures tristes et déconvenues, semblant ne marcher que d'un pas sans faire attention à quoique ce soi.

Ma ville respire de milles quartiers à la fois proches et éloignés de milles manières différentes. Ces mêmes endroits qu'on aime à immortaliser par divers clichés photographiques ou par de fugaces pensées, pour une fois rentré se rappeller combien on aime ceux-ci ou combien nous les haïssons.

Ma vision est parisienne de fait mais moi qui rêve quotidiennement de calme, de verdure, d'horizons libres de tout obstacle... je me surprends à aimer ma ville, ses murs, ses terrains vagues, ses endroits si banals qui me font tressaillir à chaque instant. Cette espèce de vie à toutes heures et les relents putrides de tout ce fourbi trouvent tout de même grâce à mes yeux... .

Comment l'expliquer? Je ne saurai le dire, il faut le vivre pour mieux le comprendre. Paris ce vit pour être apprécier et c'est à travers son bourbier que l'on y découvre calme et apaisement.